94'000 entreprises en Suisse et 4'500 en Valais. Dans les cinq prochaines années, ces sociétés seront confrontées à des questions de relève et de transmission. Dans notre canton, cela signifie qu’une PME sur six pourra être cédée à une nouvelle génération de propriétaires. Un dernier chiffre pour mesurer l’importance de cette thématique : 95% des entreprises transmises sont toujours actives cinq ans plus tard.

Des règles à suivre

Ces constats posés, il demeure une réalité à laquelle les patrons sont confrontés : la succession d’entreprise est un parcours semé d’embûches. Et réussir une telle transition requiert le suivi de quelques règles générales importantes, selon Guillaume Stalder, Sous-Directeur et Conseiller clientèle des grandes entreprises du Valais central à la Banque Cantonale du Valais (BCVS). « La première est l’anticipation. Ensuite, il est nécessaire d’être conseillé par les bonnes personnes en matière financière, fiscale et juridique. Enfin, le cédant doit accepter de consacrer du temps pour optimiser cette étape cruciale. »

Deux objectifs, opposés, se dressent face au patron : soit pérenniser son entreprise, soit maximiser son prix de vente. Celui qui privilégie la première solution, se tourne vers la famille ou un dirigeant de la société. Il existe une forme de continuité. Celui qui privilégie la seconde solution, négocie avec un grand groupe ou une entreprise concurrente. Des risques existent : économies d’échelle, changement de nom, délocalisation. Avantages et inconvénients existent dans les deux options. « Dans la majorité des cas, le choix de la pérennité est effectué, explique Guillaume Stalder. Mais le cédant devra faire des concessions. Des aspects psychologiques et émotionnels entrent en ligne de compte. »

 

L’importance du dialogue

La cession d’une entreprise est très émotionnelle. Cet élément est souvent négligé ou peu mis en avant par les différents acteurs impliqués dans le processus. Pour le cédant, réfléchir, ruminer, se poser des questions, hésiter, avoir la peur du vide au moment de transmettre son « bébé » sont des réactions normales. L’important est de s’en rendre compte. Les émotions sont vectrices de réussite, mais aussi d’échec. « La BCVS accompagne chaque année de nombreuses entreprises. Elle dispose d’une expérience que peu d’acteurs ont en Valais. Elle permet de guider notre clientèle et d’éviter les écueils », assure le spécialiste. Comment y parvenir justement ? Un seul mot suffit pour répondre à cette interrogation : le dialogue !

L’entrepreneur doit dialoguer avec soi-même, anticipant les émotions qui surviendront dans l’avancement de sa réflexion. Dialoguer avec les interlocuteurs potentiels pour suffisamment comprendre leurs aspirations, pour prévenir les frustrations et les non-dits. Dialoguer avec l’ensemble de sa famille dans le cas d’une transmission interne pour que personne ne soit prétérité et que les objectifs soient partagés par tous. « A nouveau, dans les différentes phases, il est important de s’entourer. La question du prix de vente est aussi émotionnelle. Il peut y avoir un écart entre la valeur estimée de l’entreprise par son patron et celle qu’il peut en retirer sur le marché », prévient Guillaume Stalder.